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Quand la réalité rejoint la (science)-fiction …

La révolution numérique élargit le champ des possibles et rebat à une vitesse éclair les données du monde qui nous entoure. Dans cet article, j’ai souhaité évoquer des œuvres de (science)-fiction que j’affectionne, qui permettent d’éclairer d’une autre manière les transformations induites par la révolution numérique, tout en questionnant leur potentiel émancipateur ou aliénant.




1984 / George Orwell


Dans ce livre d’anticipation dystopique écrit par George Orwell en 1949, l’auteur décrit avec une acuité glaçante un régime totalitaire, où la surveillance permanente exercée par Big Brother sur les individus a privé ces derniers de toute liberté d’action et de pensée. Le cauchemar absolu. 1984 est très souvent cité par les pourfendeurs des GAFAM, qui seraient devenus les Big Brothers de notre société capitaliste hyperconnectée. Avec une différence de taille avec l’univers orwellien, car cette fois-ci plus besoin de police politique, nous sommes devenus les acteurs consentants de notre propre aliénation, et livrons sans retenue, voire avec délectation, les milles détails de notre vie privée et de nos affects les plus intimes à ces nouveaux maîtres du monde…




Microserfs / Douglas Coupland


En 1995, l’auteur canadien nous entraîne au cœur de la Silicon Valley, sur le campus de Microsoft, qui règne à l’époque de manière hégémonique sur le monde de l’informatique et des nouvelles technologies. Bien avant l’avènement de Facebook et d’Amazon, Douglas Coupland nous propose une immersion dans le quotidien des jeunes développeurs informatiques qui se dévouent corps et âme à leur employeur. En 1995, Internet en est encore des limbes, mais l’auteur, avec une rare prescience, dépeint avec beaucoup de justesse les thèmes qui vont dominer la révolution numérique à venir : la frontière mouvante entre le monde du travail et la vie privée, l’avènement des développeurs informatiques en tant que classe d’individus et de travailleurs privilégiés, le sentiment d’aliénation provoqué par une une société de l’hyper compétition, les atteintes croissantes à la vie privée, etc.



Minority report – Philip K Dick


J’affectionne tout particulièrement cette nouvelle du célèbre auteur de science-fiction américain Philip K.Dick publiée en 1956, et popularisée en 2002 dans l’adaptation cinématographique de Steven Spielberg. Rappelons-en brièvement le thème central : Dans un monde futur, la police est capable d’anticiper la réalisation d’actes criminels et d’arrêter préventivement les auteurs d’un crime qu’ils n’ont pas encore commis, ni même anticipés. Comment ne pas dresser un parallèle inquiétant avec le monde d’aujourd’hui, et la puissance prédictive des algorithmes de Google, Facebook et consorts, capables d’anticiper nos comportements futurs sur la base de nos agissements passés, minutieusement recoupés, retraités et disséqués. Facebook sera-t-il demain le premier policier du monde ?




Les furtifs – Alain Damasio


L’écrivain français Alain Damasio est à mes yeux l’auteur de science-fiction le plus inspiré de ces 10 dernières années. Dans son dernier roman, Les furtifs, parus en 2019, l’auteur décrit un monde hypercapitaliste et hypertechnologique, où les individus font l’objet d’une prédation systématique dans tous les domaines : bien matériels et immatériels, données personnelles, imaginaires, etc.. Au milieu de cet univers anxiogène, les furtifs sont des êtres à part, capables de s’affranchir de la surveillance généralisée, et qui montrent le chemin pour accompagner l'émergence d’un autre monde possible, qui ressemble furieusement à celui d’avant la révolution numérique !

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Jean-Alexis Toubhantz

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Bienvenue sur mon blog. Au fil des articles publiés sur nos vies numériques, j’interroge les opportunités comme les menaces de la révolution numérique pour notre quotidien, nos sociétés démocratiques, notre vie culturelle, les prochaines générations, etc.

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